Carol Bîmes
« Dans les années 2000, je m’improvise mère maquerelle et esthéticienne relationnelle à la tête de L’Agence de Madame Bim, location de filles et de garçons, spécialités en tout genre dans une perspective critique du monde du travail.
Je recrute ces personnes par sympathie lors de pérégrinations ou de manière organisée. Après une courte formation individuelle, je les mets en scène lors de performances participatives théâtralisées (Blackroom, Tea time, « Plus de caresses moins de crs »)
Cette « Agence de mauvais genres en tous genres » est un dispositif protéiforme articulé autour de la rencontre et de l’art de la provoquer. Les prestations fictionnelles ou fonctionnelles qu’elle propose à ses clients sont diverses : locations de personnes, production de snuff-movie grand public, vente de rumeurs, kidnapping d’animaux.
En m’adonnant à la pratique du cruising*, je traque des éléments (matériaux, attitudes, ragôts urbains) pour les mettre en scène dans des dispositifs évolutifs, fragiles et fragilisant incluant le processus de leur propre ruine.
L’« Agence double » oscillant entre fiction et réalité s’approprie ou revisite les codes de communication (cartes bleues de visite, encarts publicitaires) afin de s’inscrire plus profondément dans les réalités du monde et au risque de se retrouver dans le bureau d’un commissaire suite à la parution d’une action-pub dans un magazine local, accusée de racolage.
Jouant sur l’interdit et les désacralisations, la proposition énoncée fonctionne par phases troubles et à un moment donnée accepte aussi d’être court-circuitée par la réalité. »
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